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Les instruments de musique - Histoire de l'accordéon diatonique
Condensé de l'histoire de l'accordéon en Bretagne

 

L'accordéon diatonique a été le dernier instrument à avoir été intégré par l'ancienne société traditionnelle. Les premiers témoignages de son apparition en Bretagne ne sont pas antérieurs à 1850 : Gabriel de la Landelle, article sur le "premier jour de l'an sur un vaisseau".
 

 

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La fabrication industrielle de l'instrument dans les années 1880 facilite son expansion. On l'entend déjà dans les noces paysannes. François Dedenis, à Brive (Corrèze) en 1887 crée un atelier d'accordéons qui s'exportent dans toute la France, par la vente par correspondance sur catalogue, notament. Les accordéons F. Dedenis ont été sans doute les plus utilisé par les sonneurs bretons, tel Guigner Guehennec, de Pluvigner, qui jouait toujours sur son Dedenis en 1974!
 
En 1885, Louis Huchet de Guermeur, dans une lettre à Pierre Loti écrivait, au sujet des mariages à Ploubazlannec :
"La noce défile musique en tête, l'orchestre se compose généralement d'une vielle ou d'un violon. A Ploubazlannec, les pauvres se mettent le long des routes et jouent de l'accordéon ou d'autres instruments quand ils peuvent s'en procurer. Ils ont devant eux un vieux chapeau ou une sébile dans laquelle on jette son offrande".
 
Dans les années 90, l'accordéon est dans presque toutes les régions de Bretagne, accompagnant les danses, sauf en Haute Cornouaille, là où les recteurs voient en cet instrument le signe du diable : "ar boest an diaoul" (la boîte du diable).
 
On appelait parfois l'accordéon diatonique le "biniou des terre-neuvas", embarqué qu'il était à bord des voiliers de pêche ou au long cours, tant il était robuste et facile à jouer, sans réglage aucun. Dans le nord de l'Ile et Vilaine, il s'appelait la "bouèze".
 
Son expansion foudroyante vient qu'il est facile à jouer,  qu'on le trouvait facilement chez les commerçants des cités un peu importantes, ou qu'on l'achetait par correspondance, sur catalogue. Celui par exemple de la Manufacure des Armes de Saint Etienne en contenait quelques modèles dans ses pages. La maison Mauger et Sir à Rennes, lorsqu'elle en commandait, faisait venir des cargaisons de 200 accordéons. L'industrialisation fait baisser les prix : En 1905, un accordéon valait environ 56 fr., en 1911, 8 fr.
 
L'accordéon diatonique se fait aussi connaître en Bretagne grâce aux marins. Ceux au long cours, notament, dont les grands voiliers avaient leur destination dans les ports allemands, notament celui de Hambourg. Là, on pouvait acheter des instruments sur les quais aux marchands ambulants pour 1,20fr à 1,40fr.
 
A la veille de 1914, le diato est partout, s'il n'a pas déjà supplanté les autres instruments traditionels comme la veuze en Loire atlantique ou le violon dans le nord de l'Ile et Vilaine.
 
Selon Yves Defrance, on peut discerner plusieurs étapes dans l'implantation de l'accordéon diatonique en Bretagne:
 
1 - Instrument de seconde importance, un jouet, inapte à animer une noce
 
2 - L'accordéon participe aux événements mineurs : veillées, battages, noces de petites gens
 
3 - L'accordéon prend part aux "à côtés" des noces importantes : préparatifs, lendemain, repas des serveurs
 
4 - l'accordéon remplit les fonctions d'accompagnateur de la noce : cortège, tournée des cafés, le bal étant réservé aux anciens instruments
 
5 - L'accordéon et les instruments anciens se partagent le travail de mener la noce. Le bal est dirigé par l'accordéon
 
6 - Seuls les accordéonistes sont demandés pour la noce. S'il y a un instrument ancien, on lui demandera de sonner une ou deux danses.
 
Au cours des années 1920, l'implantation de l'accordéon est totale, même en Haute Cornouaille. Les accordéonistes tiennent leur répertoire des anciens sonneurs. Ces derniers, même, apprennent à jouer de cet instrument pour garder leur clientèle. Ces nouveaux sonneurs se mettent parfois en couple avec un violon ou une bombarde, plus rarement avec une vielle, une veuze ou une clarinette.
 
Cette décennie voit l'apparition également du "jâze", grosse caisse actionnée par l'accordéoniste lui-même, pour mieux marquer le rythme. Des styles originaux voient le jour : ainsi au pays pourlet, il y a le style sonneurs de couple et le style accordéon. Des enregistrements sonores ont été faits de ces anciens diatonistes ou chromatistes où l'on peut entendre que souvent les basses de la main gauche ne servent que le rythme et non l'harmonie de la mélodie. Seule cette dernière prime.
 
En 1900, Paolo Soprani met au point l'accordéon chromatique. Celui-ci s'implante en Bretagne dans les années 30, en cinq ans, pour être précis, instrument à 60 ou 120 basses. Mais celles-ci ne servent toujours que le rythme. A l'est de la haute Bretagne, il arrive à supplanter les danses traditionelles à l'avantage des danses modernes. En Basse Cornouaille, les sonneurs l'adoptent rapidement car son chromatisme convient très bien aux airs de gavotte.
 
A la veille de la deuxième guerre mondiale, le chromatique a supplanté tous les autres instruments à l'exception de la clarinette plin et fisel. Il propage la mode des danses parisiennes.
 
C'est aussi l'époque où se créent ici et là des orchestres composés d'un accordéon chromatique, d'une batterie (le jâze), d'un saxo ou d'une clarinette, d'un banjo, et parfois d'un piano. C'est le "jazz band" des années folles. Citons l'orchestre de Yves Richard de Rosporden, qui nous a laissé de très beaux enregistrements 78 tours de suites de l'Aven.
 
Parmi ces sonneurs d'accordéon chromatique, il se trouve des virtuoses tel Yves Menez de Scrignac, intégrant rythmes syncopés et chromatismes aux gavottes montagne sans en gêner le rythme.
 
Les années 60 - 70 voient se ringardiser le chromatique en France.
 
Début 80, grâce à l'impulsion de Marc Péronne, qui demande à la firme Castagnari de recréer un diatonique, cet instrument sort de l'oubli où il était tombé.
 
En Bretagne comme ailleurs, l'accordéon diatonique reprend du service grâce à de jeunes sonneurs enthousiastes et grâce aussi aux anciens encore de ce monde, et qui ont pu animer à nouveau bals et festou nozh, et être enregistrés grâce aux associations "la Bouèze" et "Ar Men".
 
JL Démazières
Article inspiré du chapitre consacré à l'accordéon diatonique dans l'ouvrage collectif "Musique bretonne"

 


Date de création : 04/12/2010 @ 19:48
Dernière modification : 21/11/2012 @ 15:07
Catégorie : Les instruments de musique

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